Apprendre à donner de l’empathie

Bien que l’empathie soit notre langue maternelle et universelle aux êtres humains, notre conditionnement nous a fait oublier ce langage. Essentiel pour se relier de cœur à cœur et d’âme à âme, j’ai eu le plaisir de redécouvrir cette langue il y a quelques années. Même si mon conditionnement me domine parfois, je fais de mon mieux pour m’apporter toute l’empathie dont j’ai besoin et en donner à ceux qui le souhaite.

Qu’est-ce que l’empathie ?

C’est la capacité à rentrer en lien avec un autre être humain. Se relier de cœur à cœur afin de se comprendre au niveau de nos besoins et de nos émotions. Elle se fait à travers une écoute totale, une capacité à se centrer en soi et avec l’autre.

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Photo : Anastasia Shuraeva

Ecarter les jugements

S’abstenir de porter un jugement sur ce que vit la personne et les protagonistes alors qu’on en a aucune idée. L’individu qui a besoin d’empathie à simplement besoin d’être entendu dans un premier temps.

Mettre son égo de côté

C’est à dire, s’efforcer de ne pas ramener le vécu de l’autre à soi, écarter les yeux de son nombril pour les placer au niveaux de notre interlocuteur.

Accorder son attention à quelqu’un

Etre présent pour celui ou celle qui a besoin d’empathie si bien sûr on se sent en mesure de le faire.

Donner l’espace dont l’autre a besoin pour s’accueillir

Eviter de trop parler, poser des questions, toucher … Laisser l’espace intérieur et extérieur suffisant selon les besoins de cette personne.

Laisser quelqu’un s’exprimer pleinement sans préjugé ni l’interrompre

Avoir une écoute active et sincère sans trop intervenir.

Faire de son mieux pour que la personne se sente comprise

Etre capable de se mettre à la place de l’autre, le comprendre sans faire de rapport avec notre vécu ou notre propre histoire. Comprendre sa douleur, ses émotions, ses besoins, ses réactions même violentes.

L’empathie se distingue de la compréhension intellectuelle et de la sympathie

On utilise son cœur pour entendre, comprendre l’autre et non son mental. Et si on peut éviter aussi de prendre l’autre en pitié et de rester dans une relation d’égale à égale ce sera d’autant plus bénéfique pour chacun d’entre nous.

L’essence de l’empathie

« Malgré toutes les ressemblances, chaque situation de vie a, comme un nouveau-né, un visage unique, qui n’a jamais existé auparavant et que l’on ne retrouvera jamais plus. Elle appelle une réaction qui ne peut être préméditée, ne demande rien qui appartienne au passé. Elle appelle une présence, une responsabilité. Puis elle appelle l’être tout entier » – Martin Buber

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Photo : Anastasia Shuraeva

Autrement dit, chaque situation de vie est vécue de manière unique par un être humain authentique, et malgré les ressemblances avec notre propre histoire, il existe de subtiles différences entre chaque drame.

Selon moi, cette compréhension est l’essence de l’empathie. Etre pleinement présent à l’autre et à ce qu’il éprouve.

Comportements empêchant d’être en empathie avec l’autre

Conseiller : « Je pense que tu devrais …. Pourquoi n’as-tu pas … »

Le comportement que je déteste le plus quand j’ai besoin d’empathie c’est qu’on me donne des conseils alors que je n’ai rien demandé. En effet, quand on sombre dans le désespoir on ne veut pas de conseils, on veut se relier à un être humain qui comprenne ce que l’on traverse.

Conseiller sera utile plus tard, une fois que la personne aura reçu l’empathie nécessaire pour trouver une solution ensemble selon sa demande. Sachant que le conseil peut influencer le choix de cette personne et t’être reproché de mauvais choix plus tard. ATTENTION quand tu donnes des conseils 😉

Surenchérir : « Oh, ce n’est pas grave, Moi je … »

Quand l’enfant-moi alias égo ramène tout à son petit nombril cela donne ça. Je trouve ça très violent car on minimise voir pulvérise ce que l’autre ressent. Comme si on savait mieux que lui ce qu’il devait ressentir. Ces personnes ont un problème avec leurs propres émotions, ressentent du stress et cherche à évincer les émotions des autres.

Consoler : « Ce n’est rien, tu n’y es pour rien »

Celui-là ressemble à de l’empathie mais n’en est pas car on déresponsabilise la personne qui souffre de son rôle dans l’histoire. On cherche aussi inconsciemment à diminuer la douleur de l’autre au lieu de l’accompagner à la ressentir.

Dévier sur des anecdotes :  » Ca me rappelle quand … »

Ego le retour. Parler de soi alors que l’autre a besoin d’une écoute et d’une présence authentique. J’avoue c’est dur de ne pas ramener sa fraise dans ces moments là, c’est pourquoi pratiquer l’empathie est inévitable pour savoir accueillir les autres avec authenticité.

Clore la question : « Allons remets-toi …, arrête de t’énerver …, calme toi … »

Celui-ci m’est arrivé plusieurs fois via une ancienne amie qui avait une peur viscérale de la colère. Donc quand j’étais juste un peu énervée à cause de quelqu’un d’autre hein, pas d’elle, elle ne supportait pas que je ressente cette émotion. Du coup elle faisait tout pour me l’enlever en me disant de me calmer. Ca te rappelle des situations 😅 ? Sauf que par expérience, plus on empêche une personne de ressentir une émotion , plus elle s’intensifie. Du coup je finissais par ressentir encore plus de colère.

Intéressant comme expérience hein ? Toi aussi on t’as déjà demandé de te calmer ? est-ce que ça a marché ? tu t’es senti d’un coup plus zen ? Quand on essaye de te contrôler, tu ressens de la colère parce que tu n’es pas respectée dans ton intégrité et ton droit de ressentir des émotions.

Compatir :  » Oh ma/mon pauvre … »

Difficile à cerner car il est aussi très proche de l’empathie, et d’ailleurs je l’utilise encore car parfois j’ai du mal à montrer à l’autre que je suis en empathie. Je fais de mon mieux pour éviter de l’utiliser et ma phrase fétiche quand tu sais pas quoi dire, ni faire pour donner de l’empathie c’est « je comprend ». Simple et efficace si c’est dit avec le coeur. Sinon cela s’entend dans la voix et cela déstabilise la personne qui souffre. Donc à utiliser avec précaution.

Interroger :  » Que s’est-il passé ? »

Quand j’ai besoin d’empathie et que la personne en face essaie de comprendre ce qu’il s’est passé en m’interrogeant, cela m’exaspère car j’ai besoin d’écoute sur ce que je ressens et non relater des faits. Il y a une grosse nuance. De plus, ce récit pourra toujours venir plus tard selon l’envie et le besoin.

Se justifier/Donner des explications : « Si j’avais su … J’aurais aimé … mais … »

Celui-ci est pas facile à comprendre, cela concerne les personnes qui aurait aimée être présente, agir au bon moment … qui sont donc impliquées dans l’histoire indirectement ou bien auraient aimés pouvoir jouer les sauveurs.

Donner son avis :  » Je pense qu’il/elle voulait dire … »

Et une autre nuance qui m’exaspère, quand la personne qui essaie de te donner de l’empathie défend celle qui t’as fait souffrir. Et en plus je le fais pour donner un point de vue plus équilibré. Sauf que là encore, je suis à côté de la plaque. Je ne donne pas d’empathie., juste un opinion qui n’a pas lieu d’être à cet instant.

Corriger : « C’est pas vraiment ce qu’il s’est passé … »

On tourne en rond autour des faits alors que chacun à son point de vue qui est forcément différent. Sauf que c’est pas le sujet, ici c’est donner de l’empathie, pas de réunir les faits exactes. Car ce qui est important c’est ce que l’autre ressent dans l’instant T, c’est ça, SA vérité qui a besoin d’être partagée.

Donner des solutions :  » T’aurais du faire ci ou ça … »

Au même titre que donner des conseils, on cherche à donner des solutions pour résoudre le problème de l’autre en croyant que cela va le soulager. Encore une fois, c’est la stratégie des personnes qui fuient les émotions et sont inconfortables avec la douleur. Et c’est OK on a tous à apprendre à vivre avec ses émotions.

Lorsque nous pensons devoir résoudre des situations et réconforter les autres, nous ne pouvons plus être présent. ”

Marshall B. Rosenberg

Comment rentrer en empathie avec l’autre ?

1. Ecouter son intériorité

Sentir en soi si l’on est en mesure d’accueillir l’autre, d’être dans une écoute complète, qu’on a suffisamment d’énergie pour être présent à la personne qui a besoin de notre empathie.

2. Ecouter la vérité

Avoir une écoute pleinement présente vis-à-vis des propos de l’autre, son interprétation et ses observations de la situation sans chercher à savoir si c’est « vrai » car ça l’est pour elle.

3. Ecouter les sentiments

Porter son attention sur les émotions de l’autre même à travers des jugements exprimés. On peut l’aider à trouver les mots justes en reformulant ses sentiments.

4. Ecouter les besoins

Cerner les besoins cachés et aider à les formuler si besoin. Rester dans une écoute active et centrée sur l’autre.

5. Paraphraser

Eviter au mieux d’intervenir sauf pour paraphraser, aider à reformuler et s’assurer qu’on a bien compris ce que l’autre vit et ressent par des reformulations. On est dans un échange axé sur l’autre où lui donner l’espace dont il a besoin pour s’exprimer est primordial.

6. Maintenir l’empathie

Résister au mieux à l’envie de conseiller ou résoudre le problème de la personne en maintenant l’empathie et le lien de cœur. Montrer qu’on est présent, à l’écoute, en empathie, en lien avec cette personne. Puis s’assurer qu’elle a bien été comprise.

7. Chercher ensemble des solutions

On peut demander si la personne a encore besoin d’empathie ou bien si elle souhaite trouver des solutions (ensemble ou séparément). S’assurer qu’elle est complètement d’accord avec cette décision.

8. Prendre des pauses empathiques

Selon ce qui se joue en nous, on peut parfois avoir besoin nous-même d’empathie pendant qu’on en donne. Il est important de s’écouter, de faire des pauses. De formuler une demande à l’autre pour mieux reprendre après une écoute totale.

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Photo : Eyvn

Voilà ce que Marshall préconise pour donner de l’empathie ainsi que beaucoup de pratique. Même si mon écoute empathie n’est pas parfaite, je vois bien que je me suis bien améliorée avec toutes ces années de pratiques. Ce qui est difficile pour moi c’est de recevoir une bonne écoute empathique et comme cela est rare, cela m’encourage encore plus à t’aider à développer ce beau langage.

Evite de t’auto-flageller comme moi quand tes travers reprennent le dessus lors d’une écoute empathique, au moins tu essayes et ton intention est de te relier à l’autre dans sa détresse. Donc bravo pour cette démarche.

Prends soin de toi et de tes proches

💖💕 Bisouuuuuus 💕💖

☀✨ Daphné ✨☀

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